Le temps aura été bien pourri toute la semaine, juste ce qu'il faut pour nous permettre d'avoir une terre aux petits oignons pour ce dimanche de course. Comme d'habitude la prairie de DOMPIERRE aura tenue toutes ses promesses, de l'adrénaline, de la baston et une bonne adhérence pour envoyer du gaz et faire du spectacle pour les gens présents. Malgré tout, le matin aura été propice à quelques bonnes glissades et pour moi tout au long de la journée à de bonnes gamelles.

Je pense n'être jamais autant tombé, certainement la faute à un manque de roulage, avec une moyenne de 2 pelles par course.

Dans ces conditions difficile d'espérer bien figurer au classement final, d'autant qu'au delà de perdre un temps précieux, relever la moto se révèle toujours un exercice énergivore, qui pèse lourd dans les bras au moment de repartir, en fin de course et encore plus en fin de journée.

Bref passons à l'action, avec la séance d'essai :

Les conditions climatiques ont donné à cet enduro des airs de Belou et du fil à retordre à tous les pilotes que ce soit durant la course ou lors de la journée et la nuit qui ont précédé. L'arrivée au parc annonçait la couleur puisque bon nombre de pilotes n'ont pu rentrer dans le parc, préférant le bord de route à l'enlisement inévitable. Une fois le contrôle et les reco passés, la question du couchage se posait. La tente 2" c'est bien mais c'est pas non plus insubmersible et là avec la pluie incessante, le parc boueux il me fallait trouver un endroit dur ou un endroit où pouvoir dormir à l'abri. La solution viendra de 3 pilotes de LIGUE 1, eux aussi en tente et pour ne rien gâcher super sympa qui me proposeront de les accompagner sous un abris qu'ils avaient repéré dans la journée. Merci au passage à Julien et ses parents qui m'ont très gentiment proposé leur soute de camping car "chauffée". Comme d'habitude, on peut toujours compter sur les joyeux campingcaristes de la seine maritime, dont les qualités d'accueil et de solidarité ne sont plus à prouver, puisqu'ils m'avaient déjà accueilli à leur table à l'enduro de MERU dans l'oise l'année passée  (cf article). C'est d'ailleurs à l'apéritif chez eux, alors que je faisais réchauffer ma casserole de pates à l'abri sous leur hautvent que je vais faire la connaissance de de Cédric, Benoit et William. Ces derniers sont tout comme moi en tente et ont repéré un petit abris où mettre leurs tentes pour passer la nuit au sec.

Vers 23h je les rejoins au resto puis nous filons sous la pergola du garage Peugeot où nous passerons la nuit. Vers 5h30 le froid va me réveiller et les dernieres heures seront un peu plus pénibles que les premières, mais peu importe j'aurais quand même mieux dormis qu'avec la pluie qui tombe sur la tente sans discontinuer ou presque.

Au levé vers 7h30, la pluie s'est presque arrêtée et après un petit déjeuner tranquille on lève le camp 1h plus tard en tenue, prêt à affronter les condition que le speaker lui même annoncent comme dantesques. Et elles le seront car il pleuvra une bonne partie de la matinée et les chemins sont gorgés d'eau et bien boueux. Cet enduro qui à l'accoutumé n'est vraiment pas un modèle de difficulté, l'aura été cette année, non pas par sa configuration, mais par les intempéries qui auront sévi la semaine et le jour avant la course, ainsi que tout au long de la matinée du dimanche.

Lors de la première partie de liaison, j'ai bien du mal à me mettre dans le rythme et à trouver mes repères, un champ d'herbe en dévers et me voilà complètement à la dérive, avec un arrière que je n'arrive pas maîtriser, ni maintenir par mon pied en appui sur le cale-pieds extérieur. Le ton semble donné, je ne vais pas être à la noce sur cet enduro, moi qui aime le rapide et les appuis ...

Après un peu plus d'1h, nous arrivons à la première spéciale et je pense déjà à cette partie de foret en dévers sans appuis et jonchée de racines qui une fois mouillées deviennent de vrais croqueuses d'enduristes. Je pers donc tranquillement avec une seule idée en tête assurer sur cette surface glissante, recherchant la moindre parcelle d'herbe pour aller y poser mes tétines. Malheureusement, la spéciale n'est déjà plus qu'un champ de boue glissant et décide d'éviter la chute en ne prenant pas trop de risque, je passe la foret sans encombre et sans gloire, presque arrêté par endroit, et il n'y a guère que quelques bouts de droits où je parviendrai à tourner ma poignée de gaz dignement. Pour le reste je vais rouler sur la réserve (trop même) préférant rester sur mes 2 roues à la prise de risque nécessaire pour faire un temps digne de ce nom. Pour bien faire les afficheurs de temps n'ont pas été sortis. Le moto club du treport semble coutumier du fait car il y a 2 ans c'était déjà le cas. Comment peut on sur un enduro digne de ce nom ne pas disposer de ce type d'info à savoir quel temps l'on a fait et surtout connaître notre classement par rapport aux autres coureurs !? ces données sont indispensable à la gestion d'une course d'enduro !!?

Bref, après le CH1 nous voilà quelques minutes plus tard dans la SP2 qui va être changée juste avant notre passage, ce qui annule complètement le travail de reco faitla veille, pire même ma reco va m'induire en erreur et me faire perdre un peu de temps après etre parti dans la mauvaise direction ...

On aura bien profité durant ce magnifique enduro, qui est et reste le meilleur enduro de Normandie de par la qualité du relief et la diversité de son tracet. Sur cet enduro, il y a de tout, du technique, des enchaînements de difficultés, du roulant, des ornières, des bourbiers (sans abus, c'est pas le MERZER non plus) et des spéciales magnifiques !!!

Cet enduro n'aura été que du bonheur, mise à part la frayeur de la veille, au moment du contrôle technique où je m'aperçois que mon roulement de roue avant a du jeu. Pour me rassurer, le pilote de devant me dit "ah ton roulement est mort, fais gaffe qu'il n'explose pas demain ou que la roue ne se bloque pas ?!". Du coup, je décide d'utiliser "l'appel à un amis", c'est à dire à mon pote Bertrand enduriste lui même et patron de BERTRAND MOTOCULTURE (fourniseur de motos et de pièces toutes marques, en plus des machines de jardinage à Falaise), qui entretien beaucoup de nos motos. Toujours là quand il faut, il me garantira que pour demain ça tiendra sans problème ... et il aura eu raison mon Béber !!! 

Bravo aux traceurs qui reproduisent sensiblement les mêmes spéciales chaque année et bien leur en prend, car on s'éclate vraiment à rouler dedans.

Seul bémol, les spéciales sont tellement bonnes qu'on aurait aimé en avoir plus, une troisième, par exemple sur le terrain du club, un peu typé extrême et là l'enduro de Pierrefitte aurait flirté avec la perfection...

Jusqu'au CH1, la liaison qui devait représenter la moitié ou presque du parcours et aura constitué l'essentiel de la partie technique avec une première spéciale qui est arrivée environ 1/2h après le départ de quoi nous permettre de nous échauffer avant ce premier run.

Passé le CH1, la liaison jusqu'au CH2 était constituée d'une partie plus roulante. Pour terminer la boucle, la 3ème portion alternait du roulant avec quelques passages en bourbiers et/ou des ornières bien marquées.

La 1ere spéciale se passera plutôt bien, avec un 7'24 et un 4ème temps au général L2 : 

La seconde spéciale se sera elle aussi bien passée jusqu'au dernier virage, où lancé comme une balle dans l'enchaînement de légers virages, je vais oublier de redescendre en 2nde dans le dernier virage très serré et caler. Bilan je manque de me coucher dans le virage et retiens ma moto in extremis, forçant comme un damné pour la retenir et la remettre droite. Au moment de relancer le moteur, il faudra m'y reprendre en 3 ou 4 fois avant que ma moto ne se décide à redémarrer ... au bas mot, c'est 7s qui s'envolent !!! A la lecture des résultats je suis tout de même 4ème à ce moment là, à 7 ou 9s du 1er. La sanction aurait donc pu etre plus lourde. Pas d'image pour cette spéciale, car j'ai oublié de démarrer la caméra et ma tentative pour la lancer en pleine spéciale a échoué malheureusement :(

Au second tour, dans la 1ere spéciale (la 3ème au total), la mayonnaise va moins bien prendre, puisque je vais chuter et devoir m'y reprendre à 2 fois avant de parvenir à la relever, et c'est 17s qui s'envolent entre ma chute et le moment où je repars. Ensuite, les bras tétanisés, je vais me relancer dans la spéciale, conscient que je ne peux plus tout donner et qu'il va falloir laisser le temps à mes bras en pâte à modeler de se reprendre un peu avant d'attaquer à nouveau. A la lecture du résultat, j'ai perdu 14" par rapport à mon temps du matin, avec un 7'38" :(

Enfin la dernière spéciale, comme la première va plutôt bien se passer, mais le style dans la spéciale est heurté, manquant de fluidité, je tourne au coup de gaz au lieu d'enrouler mes virages, je rentre trop vite dans les virages et me laisse embarquer par ma moto à la réaccélération car je suis trop sur l'arrière. Résultat sur une spéciale plus sèche, je n'améliore mon temps que de 3" par raport au matin où j'avais calé, manqué de tombé et étais sorti très (trop) large dans un virage en dévers !?

Un bilan plutot mitigé, mais assez en adéquation avec mon niveau du moment, donc content de terminer cet enduro en 8ème position au scratch et à une 2nde place en catégorie E2 (450 4temps et 250 2temps). Avec 4 spéciales cela laisse peu de chance de rattrapper une erreur (dans mon cas cela m'aura peut être évité d'en faire plus lol), mais pour espérer gagner, il faut avant tout éviter de tomber et moi ce dimache, je suis tombé, trop tombé ... ;)

Voici quelques moments choisis de liaison :

  liaison au début du 2nd tour :

Un remerciement particulier à mon cousin Stéphane, pour l'assistance qu'il m'a fourni tout au long de cette journée ;)

Bon chemins à tous et prochaine course, la GRAPPE avec le team FLASH76 et tout de suite derrière l'endurance de BANVOU, organisée come tous les ans par le Flers Moto Plus !

Dimanche 30 octobre avait lieu la finale du championnat de Normandie d'endurance (haute et base), sur la commune de la Chapelle Montligeon et mon dieu que la spéciale était belle. Le tracé était réalisé pour les 3/4 sur des champs déchaumés, légèrement sablonneux et le petit 1/4 restant se passait en sous bois avec 2 petites grimpettes, dont une sera très vite shuntée pour cause de bouchon incessants générés par les chutes de pilotes. Par contre, comme toute spéciale d'endurance tracée sur un champ déchaumé, très vite le relief s'est accentué, commençant à faire souffrir les organismes et surtout les mains et les bras des pilotes.

L'arrivée au terrain ne fut pas de tout repos car bon nombre de pilotes ont du se stationner un peu comme ils ont pu, c'est à dire n'importe où, la faute à un accès très gras. Ne disposant plus de notre emplacement, nous avons nous même été contraints de nous stationner sur l'emplacement du N° 56 alors que nous avions le numéro 50. Cela n'a pas facilité la logistique et mes petites tennis de mickey blanches gardes encore les stigmates de ces allés et venues dans ce bain de boue pour emmener mes affaires sur notre stand...

L'enfilage de la tenue dans ces conditions aura lui aussi donné lieu  qqs grands moments de bonheurs où la pointe des pieds dans mes chaussures et le jean aux chevilles je vais perdre l'équilibre, m'enfiler le genoux dans la manivelle de la roue joker de la remorque et finir par me rattraper au haillon du Touran en mettant mon pied et ma chaussette à plat dans la boue ! Je pense que vous me croirez si je vous dit que mes affaires civiles sont ressorties de cette épreuve, presqu'aussi sales que ma tenue de moto !?

Bref, après avoir passé l'enregistrement administratif et le contrôle technique, à 10h10 environ, nous voilà partis pour le tour de reco et c'est très logiquement Guillaume qui s'élance le 1er puisque c'est ensuite moi qui prend le départ. Cela évite d'oublier le transpondeur, pour celui qui prend le départ, sur la moto de son collègue ;)

Tour de reco Guillaume :

Tour de reo Ulrich :

11h10 environ, c'est  dire 1h après le tour de reco, le départ est donné, qqs virages plus loin en voulant faire l'intérieur à un pilote je vais pécher par optimisme en me couchant trop et partir à la faute. Par la suite je ferai une bonne remontéedurant les 5 premiers tours ( 15ème place à la fin du 1er tour). Et cela tout en ayant commis qqs erreurs, comme me faire bloquer par des pilotes qui avaient chuté, dans une des montées en foret,  puis caler à plusieurs reprises.

Départ :

Au bout de 5 tours, je vais passer le relais à Guillaume (FLASH 76), et vais le voir revenir au stand, 2 tours plus tard. Il s'est en fait blessé au dos après avoir lourdement chuté et pris son 450 façon sac à dos. Les bosses du terrain qui commencent déjà à se former auront raison de sa volnté et l'obligeront à s'arrêter. Ne sachant pas encore si Guillaume allait pouvoir reprendre la course, je repars sans avoir pu boire, ni remettre de l'essence pour un relais de 4 tours, espérant qu'1/2 heure de relais suffirait à Guillaume pour se remettre d'aplond. Malheureusement, après 2 tours de souffrance, Guillaume rentrera au stand et jetera définitivement l'éponge, pouvant à peine descendre de sa moto tant la douleur était forte lors de son arrivée. Je vais refaire 2 relais afin de profiter au maximum de ce magnifique circuit que nous avait tracé le TC CORBON.

Quel dommage pour nous de terminer cette année sur un abandon, mais c'est la loi du sport...

Merci en tout cas au TC CORBON qui aura organisé une épreuve à la hauteur de cette finale, avec un tracet vraiment superbe et qui nous ravi chaque année. Les endurances cette année auront toutes été magnifiques, que ce soit Gacé, Pierrefite, Saint Langis, Boissy Maugis ou La Chapelle Montligeon ... merci à tous les organisateurs et bénévoles qui chaques années prennent de leur temps pour nous préparer ces tracés sublimes et nous trouver des terrains où rouler. Merci aussi aux propriétaires qui pêtent aux clubs leurs champs, ainsi qu'aux photographes qui sont présents sur les épreuves (Pascal, Anais, Eloise et Emeline)

ci joint les liens de leurs albums respectifs :

S'il est un enduro d'homme cette année qui aura surpassé Pierrefite et de loin, c'est bien celui qui vient d'avoir lieu ce week end ... Alors que samedi nous étions tous excités à l'idée de pouvoir s'enfiler 3 spéciales à chaque tour, Le dimanche nous avons été plusieurs à bien déchanter, imaginant quelle galère cela allait être avec la pluie de la nuit et sous celle du matin !!!

Pourtant la SP1 aurait du faire la part belle à nos gros cubes, désormais habitués aux tortillons de nos spéciales Normandes que l'on croirait faite par et pour les pilotes en 125cm3. En effet cette dernière était composée de grandes lignes droites et de belles courbes où l'on aurait du pouvoir aisément envoyer du gros gaz. En réalité il n'en fut rien, car même au premier passage la pluie incessante l'avait rendu glissante et fatiguante pour ceux qui n'avaient comme moi pas reposé leur tétines sur ce type de surface depuis Pierrefite. Que dire de la 2nde spéciale, dans laquelle se trouvait plusieurs obstacles types rondins, gros troncs, pneus de tracteur, pierrier, virages et montées en dévers, le tout  sur une belle prairie vallonnée et verdoyante, agrémentée de quelques passages dans une foret rendue si sombre que par moments on ne voyais plus où il fallait aller !? La 3ème spéciale aura été moins détériorée par la pluie, profitant de l'abri des arbre par endroits et d'une texture de sol plus stable face aux intempéries.

Réveillé plusieurs fois, à partir de 4h30 par la pluie tombant sur ma tente, mon sommeil a commencé à s'agiter redoutant les conséquences de cette dernière sur le sol des spéciales, me demandant si j'avais bien fait de ne pas changer mon pneu avant qui au delà de ne pas être neuf, était un pneu à gommes tendre spécial terrain sec, ni mon pneu arrière qui avait déjà 2 courses dans les crampons ?!  Mon intuition fut malheureusement bonne, à ceci près que mon pneu avant aura fait illusion sur la première spéciale où je chuterai mais par ma faute et non celle de mon pneu. Par contre quelle horreur dans les chemins, l'avant glissera sans cesse dans les passages lents, mon frein arrière décidera lui aussi de me lâcher ou presque dès le milieu de la SP1 pour je ne sais quelle raison. J'attends de pouvoir faire l'autopsie avant de me prononcer sur ce dernier fait, mais pour cela il faudra que je retrouve ma moto qui doit être sous le tas de boue que j'ai déposé dans le garage dimanche soir en rentrant (promis je le fais demain). Et mon disque avant que j'avais donné à détordre ne cessera à chaque freinage de me donner des secousses dans les doigts au travers du levier, repoussant les plaquettes dans les étriers et rendant plus dur le dosage du frein avant.

la spéciale 2 au premier tour sans être une partie de plaisir se passera assez bien, en ayant toutefois la sensation d'être par moment comme un playmobile dans un lavabo, je tourne la poignée de gaz, mais rien ne se passe, on est durant une dizaine de minutes au pays du ralenti, tout se passe en glisse et à chaque essorage de la poignée on se demande si on a bien passé une vitesse. Comme d'un fait exprès c'est quand le virage arrive que la motricité revient, alors que nous c'est en bas du dévers qu'on voulait que ça accroche !!?

bref en sortie la marge avec le premier est impressionnante mais la place semble raisonnable compte tenu que je n'ai pas roulé dans le gras depuis plus de 6 mois.

Dans la spéciale 3, même combat, je n'avance à rien, mais je me dis qu'il faut au moins que j'arrive à en boucler une sans tomber ou me tanker dans un tronc d'arbre alors je m'applique et je me sers du ligue 1 que je viens de doubler en liaison et qui est parti juste derrière moi comme repaire afin de savoir si je suis dans le rythme ou pas. Comme au fil des lacets je le vois s'éloigner et cela tout en m'assurant de ne pas prendre de risques, je ne force pas et essaie juste de maintenir cette cadence. Bien m'en prendra car cette spéciale sera mon meilleur classement de la journée.

Le premier tour se boucle et j'ai déjà 8 minutes dans le c... au CH3, car pour la seconde fois de la journée, je me plante en lisant mon heure de pointage, confondant un "3" avec un "8" me semble t il et du coup je perds 4 minutes en allant tranquillement à ma voiture refaire le plein de mon camelback encore à moitié plein ... bref 8 minute de pénalité plus tard me voilà reparti en direction de la SP1. Arrivé dans cette dernière, le terrain est méconnaissable, ce beau champ déchaumé dans lequel on se serait régalés par temps sec, n'est plus un champ de boue, sur lequel par endroit il est encore possible de trouver de petites portions d'herbe dans lesquelles s'appuyer. Malheureusement là encore je vais glisser tomber les 2 mains dans la boue et devoir finir la spéciale en ayant l'impression d'avoir 2 esquimaux me fondant dans les mains en lieu et place des poignées de guidon. Autant dire que l'attaque n'est plus de mise, il faut juste finir sans tomber à nouveau ... La liaison jusqu'au CH1 se résumera à une longue lutte mentale contre moi même, où je me demande ce que je fais là, me dis que ma mère va encore m'engueuler parce que j'ai sali mes affaires, voir même abîmer ma moto. Malheureusement à chaque intersection, la honte de l'abandon m'envahi, et je fini par suivre la flèche rouge qui indique le chemin suivant.  Arrivé au CH1, j'ai repris du poil de la bête, mais aussi 10 minutes de pénalités supplémentaires, alors que je n'en avait pris qu'une seule au premier tour, un peu surpris d'un timing si serré compte tenu des intempéries annoncées.

Lorsque j'arrive dans la spéciale 2, je ne peux que constater l'ampleur des dégâts et le drame qui se joue devant moi, voyant 2 ou 3 pilotes dont un ligue 1 en train de se battre dans des dévers, essayant de remonter des pentes qui ne pouvaient ou ne voulaient plus l'être. Dès le premiers virage juste avant de franchir l'arbre couché, je mesure à mon tour qu'il ne s'agit plus d'un champ, mais d'une patinoire à ciel ouvert. J'accélère donc modérément cherchant l'adhérence, puis lorsque ma moto est en ligne dans la montée, je remet plein gaz espérant que cette dernière va bien vouloir m'emmener en haut. Les banderoles sont arrachées de partout, malgré tout, hormis la sortie du pierrier où je vais couper, je vais tacher à chaque fois de respecter les montées et descentes du parcours, revenant même sur mes pas, lorsque sorti un peu trop large je me suis retrouver à remonter par la descente qui suivait... après coup j'avoue que même si c'était fairplay, j'avais qd même étais un peu con sur ce coup et je pense que la fatigue m'a quelques peu fait perdre ma lucidité ;-P. Arrivé dans la portion de foret, voilà que ma roue arrière fait un bruit étrange, en plus de ne plus freiner depuis la spéciale une du premier tour !? Je m'arrête constate que ma roue arrière est pleine de banderoles, alors comme je ne suis plus à ça près je prends le temps de la retirer. Malgré les quelques minutes arrêté à défaire la pelote, je n'ai vu qu'Anthony passer, où sont donc les autres !? Ma moto redémarre je rallie l'arrivée de la spéciale avec plus de 15 minutes au compteur et une 10ème place à l'affichage ??? Je me dis alors que c'est l'hécatombe et qu'il ne doit vraiment plus y avoir grand monde à rouler pour qu'avec une tel temps de passage je sois malgré tout 10ème !!!

Me voilà reparti derrière Anthony qui n'avait lui, plus de frein avant, ni de frein arrière, quand tout à coup j'entends à nouveau ce cliqueti suivi d'un blocage de ma roue arrière. Je me dis alors qu'une branche a du se mettre dans ma roue, mais lorsque je regarde je m'aperçois que ma couronne ne tient plus que par 2 visses (sur 6) que ces dernières sont elles aussi complètement dévissées, que la couronne est sortie du moyeu et qu'une des visses s'est bloquée entre elle et le bras oscillant. Après m'être évertué avec une pierre à essayer de sortir cette dernière, je décide de remonter vers une espèce de grange un peu plus haut tou en me disant que personne ne pouvait habiter dans un truc pareil. Malgré tout j'entends du bruit et vois le coffre d'une voiture ouvert, et alors que j'approche j'entends du bruit. J'avoue m'être demandé sur quoi ou qui j'allais bien pouvoir tomber et si avec ma tronche pleine de terre ils n'allaient pas me prendre pour une bête et me plomber le cul au gros sel. Au lieu de tout ça je tombe sur une famille tout ce qu'il y a de plus sympa et ressors de la tablée avec un mécanicien (on aurait dit Astrix à 60 piges), ancien crosseux des années 60 qui je pense avait 2g dans chaque poche. Durant la 1/2 heure qui va suivre, il ne va avoir de cesse de me demander de le tutoyer et ne surtout pas l'aider, au contraire de m'allonger dans l'herbe et me reposer avant de repartir. A laide d'une burin et d'un marteau et malgré 2 ou 3 coups sur les doigts il va parvenir non sans mal à me la ressortir et me resserrer les 2 visses restantes sur la couronne. Merci ASTERIX, car sans toi je pense que j'y serais encore ;)

après 1 heure de panne et les remerciements d'usage, la machine ayant rendu les armes avant moi et étant largement hors délai, le prétexte est tout trouvé pour arrêter et prendre la route en direction de Bellou ...

Dommage que le temps ne nous ait pas vraiment permis de savourer cet enduro qui s'annonçait vraiment génial, tant les spéciales étaient longues et variées. Un grand bravo aux organisateurs même s'il est vrai que les temps de pointage auraient du être modifiés pour tenir compte des conditions climatiques, qui associées aux passages des pilotes, ont rendu les liaisons et les 2 1ères spéciales particulièrement impraticables au second tour.

Encore une fois merci à Pascal pour ses belles photos : link