Dimanche 20 septembre au matin, le RDV était pris avec Guillaume (Flash 76) à 9h00 dans le parc et c'est sous une légère brume que nous nous retrouvons avec pour lui le premier débreiffing de ce que j'avais reconnu la veille dans chacune des spéciales. Son soucis principal serait forcément cette 1ère spéciale truffée de pièges et de shunts en veux-tu en voilà.

Juste le temps de nous habiller tranquillement en pensant déjà à ce qu'allait être la course, est ce qu'il allait pleuvoir et nous voilà devant nos motos à tchatcher de droite et de gauche avec les gars que l'on connaissait du ROUEN MOTO CRAMPON ou autre. A Guillaume de bien breiffer Kevin (qui nous faisait l'assistance) que s'il se perdait il fallait impérativement qu'il soit au point de départ à la fin de notre 1er tour, à 12h30, dans le village de BELLOU. Nos motos nous permettent aisément une autonomie de carburant pour un tour (la course en comporte 2).
Ces quelques détails réglés et le « pipi de la peur » effectué, 9h43 c'est pour nous l'heure du départ. Après 100m de course intense et dans la précipitation du départ j'ai fermé mon robinet d'essence au lieu de l'ouvrir, me voilà calé sur une palette en bois servant de pont dans un petit fossé, en train d'essayer de trouver le point mort sur un moteur de KTM froid (à l'inverse des Yam, c'est là que c'est le plus dur). Elle fini par redémarrer, mais mon père Guillaume est déjà bien loin ... je vais tenter de le rattrapper en roulant à bonne allure dans une liaison que je ne connais pas et après 1/2h de liaison, multipliant les passages chauds à vouloir accélérer toujours plus, je vais finir par me faire la frayeur qui va m’inciter à revoir ma course poursuite avec Guillaume. C’est en prenant appel pour sauter sur une bosse, dans un petit chemin large d’un homme (un homme en surpoids conséquent qd mm) que je vais apercevoir qu’à la réception, 2 mètres plus loin, m'attendent 2 rochers pointus et saillants. Je vais esquiver ces derniers, et là si j’étais Franc DUBOSC j’expliquerais ça par un geste technique dont je suis le seul détenteur, mais la vérité est que je ne sais par quel miracle ma roue avant est venue se poser juste entre les 2, dans une position identique à la grosse bonne femme que tout le monde aura vu dans vidéos GAG et qui passe par dessus le guidon d’une vieille moto de cross. Fort heureusement pour moi elle ne touchera aucun des rochers et ma roue arrière viendra se poser juste derrière. Avec un peu moins de chance, je me serais enfourné la tête par l'avant dans les arbres se trouvant de part et d'autre du petit chemin et cela à 30 bons km/h ... bref j'ai encore mangé une vie sur ce coup là !!!
Après une heure de liaison à travers chemin / champs et forêt, me voilà arrivé au départ de la 1^ère spécial où Guillaume s'apprétait à partir. N'ayant pas reconnu les tracés la veille, Guillaume me demandera de passer devant lui afin que je lui serve d'ouvreur sur la spéciale. Personne devant, me voilà parti comme un boulet de canon avec 2 tonnes de poudre aux cul. Au premier virage, je me dis « j'aurais du diminuer la charge » car j'arrive pas à suffisament réduire ma vitesse et le virage en plus d'être serré se trouve blindé de grosses pavasses et de racines. Me voilà donc parti au large au lieu de prendre à la corde, ça commence bien et c'est bien la peine d'avoir reconnu pour partir comme un mongolien juste avant de devoir tourner à l’équert sur une portion pourrie. Sur la 1ère partie en lacet, j'ai bien du mal à trouver les bonnes sensations, j'accélère trop tard et me laisse systématiquement embarquer dans l'appuie voir au delà. De plus j'ai la sensation d'enfiler virage sur virage alors que lors de la reco les distances me parassaient plus importantes, du coup mes freinages (trop) tardifs ne favorisent pas mes entrées en virages et mes réaccélérations ... bref je fais tout à l'envers.
l'arrivée de la forêt et la première petite marche se passe comme prévu et là je me dis « j'ai bien fait de choisir la formule offensive ». Puis arrive la petite traversée de boue où j'aperçois 3 pilotes en vrac, mais dans cette panade il reste un petit passage sur la gauche dans lequel je m'engouffre et au moment où je pense avoir évité le pire, l'un des pilotes décide de sortir de son état létargique en prenant la trace qu'il me restait de libre et me coupe la trajectoire m'obligeant à m'arrêter et cela malgré mes cris pour lui signifier ma présence. A l'arrêt, il me criera à son tour "je m'en branle" (ce qui signifie en langage de poireau "j'en ai marre, moi je veux sortir de là, t'attendra !!!"). Ces doux mots résonnant dans ma tête, je vais hésiter à forcer le passage et lui arracher la roue avant, pensant à ses précieuses secondes qui s'envolent et si dures à gagner. Reprenant mes esprits je vais lui sussurer au casque un petit "MAGNE TOI" et c'est ensemble que nous repartirons roues dans roues pour la suite du parcours. Tout de suite derrière arrive la fameuse difficulté tant redouté avec toutefois 2 choix de trajectoires possibles (OFFENSIF ou pépère). Pour le doubler il me faudra prendre l'option opposé à la sienne et il décidera, avec beaucoup de lucidité de prendre la pépère, ça tombe bien la formule offensive c'est celle que je voulais prendre. Je vais alors mettre plein gaz pour franchir la marche, mais le bougre avait du me jeter un sortilège dans la marre de boue précédente car je vais complétement partir en sucette à l'entrée de la seconde partie de la difficulté et être obligé de redescendre qqs mètres avec ma moto pour pouvoir me réaligner et ainsi franchir le restant de la montée. Mes bras ne s'en remettront pas et comme si cela ne suffisait pas, je vais même devoir remettre une dernière poussée à ma moto pour qu'elle passe une grosse racine qui se trouvait dans le haut de la montée. En plus de repartir avec les bras tétanisés, je me dis alors que mon chrono va être désastreu tant j'ai laissé filer de seconde dans cette opération. Dans les lacets de banderolée qui suivent je vais même devoir faire abstraction du fait que Guillaume est revenu sur moi, signe du temps perdu. Je vais jeter mes dernières forces dans la fin de cette spéciale, mais le temps perdu ne se rattrappe pas et je dois faire attention, car la douleur musculaire m'oblige à compenser et ma vitesse ne corresponde plus à l'angle que je donne à ma moto ce qui me vaut quelques bonnes frayeurs car mon pilotage est désordonné et désaccordé. A l’arrivée le résultat tombe, mon temps est de 7'04 et je suis 24^ème (à ce moment de la course, mais au final mon temps sera le 64^ème de la spéciale) alors que Guillaume fini avec 7'01 à la 21ème place (au classement). Sans reconnaissance il aura réussi à faire mieux que moi ...

Nous repartons pour la liaison et après s’être à nouveau perdu avec Guillaume, c’est au 1^er secteur de pointage avec 15 ou 20’ d’avance que nous nous retrouverons.

Durant cette attente, Guillaume en profitera pour s’éclipser et faire sa traditionnelle offrande à la nature (il a ses habitudes à ce CH notamment), puis nous repartirons pour cette fois ne pllus nous perdre. Durant cette liaison nous arriverons, comme l’année passée face à une pente qui fera son lot de victimes encore cette année. Alors que la ribanbelle de pilotes présents se regardent en chiens de faillance, hésitant devant l’impressionnante pente, pavée de pierres et d’arbres n’attendant qu’un pilote à se mettre sous la dent, je regarde, perplexe, mon Guillaume prendre l’initiative, passer devant tout le monde et montrer à tous ceux présents qu’au ROUEN MOTO CRAMPON on est pas des fiottes et se lance dans la descente alors qu’un pilote en déroute à coté de sa moto s’y trouve encore. Freins bloqués, les fesses posées sur le garde boue arrière, il dévalle la pente et alors que je me dis, « là je crois qu’il aurait au moins du attendre que l’autre s’écarte, parce que là ça va taper fort » je le vois slalomer entre le pilote en vrac et les 2 arbres qui devaient arbitrer et sanctionner la moindre erreur, pour finir juste comme il faut par un coup de frein arrière qui le remettra dans le sens de marche.Fort de la démonstration réalisé par Guillaume, un concurent sera à 2 doigts de lui emboiter le pas, me laissant juste le temps de faire prévalloir mon titre de copain du casse cou par un « oh oh j’y vais, attends » et finir de lui montrer qu’au ROUEN MOTO CRAMPON on pas des F…. !!!

Bref direction la seconde spéciale après un parcours de liaison toujours aussi plaisant, dans des conditions de températures très bonnes (ni trop froides ni trop chaudes).

Durant cette spéciale tout ira assez bien, avec tout de même un pilotage aproximatif en forêt, des hésitations par moments dans la direction à prendre, des réaccélérations trop tardives des placements sur la moto pas anticipés et pas bons. La partie herbe me procurera beaucoup plus de plaisir avec par endroit de bonnes sensations de vitesse en virage. L’adhérence était bonne, le double tronc d’arbre se passera comme une fleur et seule les zones boueuses m’inviteront à la plus grande prudence, car l’année passée elle m’avait valu une sortie de piste et m’avait fait perdre un poignée de seconde. Au sortir de la spéciale j’ai fait 4’46’’ (24^ème au final). Quant à Guillaume il sortira avec un temps moyen de 5’09’’ (62^ème au classement), mais pas si ridicule pour qui n’avait pas reconnu la spéciale la veille et découvrait tout le tracé au fil du chrono. Peu après cette spéciale nous nous retrouvons avec 10’ d’avance au 2^nd pointage, ce qui nous laissera le temps de nous restaurer. Au passage merci aux parents de Mélodie pour le repas de noce dont ils nous ont fait profiter, on aura pas vu la mariée mais en tout cas on sera pas passer à coté du banquet.

Le 1^er tour s’achèvera dans la bonne humeur et l’allégresse, mais les erreurs de la 1^ère spéciale pèse encore lourd dans mon esprit et j’ai en permanence à l’esprit que je n’ai plus le droit à l’erreur, me mettant ainsi encore un peu plus de pression. Dans le second tour, nous revoilà au départ de cette 1^ère spéciale que je redoute encore plus que la première fois. Cette fois je pars avec plus de retenu et bien m’en prend car mon 1^er virage est meilleur, en revenche en arrivant dans le second je comprends que la piste n’aura plus rien à voir avec le 1^er passage. Les appuis sont formés et les ornières profondes. Ma prudence m’empèche d’accélérer tôt au bout d’une demi douzaine de virage je perd l’avant (symptomatique du pilote qui ne réaccélère pas assez vite) et me voilà la jambe bloqué sur ma moto. Enervé j’arrache mon pieds de sous la moto et repars vexé le couteau entre les dents, mais très vite la peur de tomber et reperdre du temps me ratrappe et je me remets à freiner trop tard et trop longtemps attendant même que ma moto passe au delà des appuis pour remettre gaz en grand dans cette terre meuble dévoreuse de chevaux. La marche arrivant cette fois ci je privilégie la formule « pépère » tant pis pour ma fierté, qd on est mauvais on prend où c’est facile, d’autant que la perte de temps n’est pas évidente dans cette portion plus aisée. J’alterne ensuite bon virages et mauvais virages, souvent dans les secteurs où je n’ai plus la portion de circuit en tête, me trompant même par endroits de sens pour tourner. Bref y’aura eu du bon, mais aussi du très mauvais … A l’arrivée 6’32’’, c’est 32’’ de mieux, sur un circuit pourtant plus défoncé, preuve du temps perdu après cette erreur au 1^er passage (au final 14^ème temps). Guillaume fera 6’52’’ (au final 38^ème temps).

Nous voilà reparti pour le 4^ème pointage où nous arriverons avec 15’ d’avance me semble t il.Dans la liaison qui nous mènera à la 4^ème spéciale (la même que la 2^nde dans le 1^er tour), arrivée à la fameuse « descente de la mort » , le spectacle sera le même, un bataillon de coureurs sera en travers en train d’essayer tan bien que mal de trouver une trajectoire plus douce à cette mini falaise. Guillaume se trouvant derrière moi, je me suis senti dans l’obligation d’assurer la 1^ère partie de la démonstration. Sauf qu’au moment de m’élancer, sur de ma technique dans l’exercice, j’ai un poil aider ma moto à s’engager dans la descente, plutot que de la laisser tranquillement prendre la pente. Cette légère poussée s’est traduite par une prise de vitesse telle que j’ai vu la personne qui devait se charger de réceptionner les pilotes en difficultés, faire sous mes yeux un abandon de poste caractérisé, courant subitement dans une direction opposée à la mienne. A ce moment précis, j’avoue qu’il a levé un petit doute quant au bienfait de cette « légère poussée ». Tout est bien qui finira bien puisqu’un bon coup de frein arrière dans le bas viendra rétablir une situation qui aux yeux de certains paraissait bien mal engagée. Malheureusement cette démonstration heureuse donnera des idées au suivant qui tentera la même manip, mais qui par un dosage de frein avant plus aléatoire se verra passer, aux dires de GUILLAUME, par dessus le guidon, finissant le reste de la descente avec une moto de plus de 100kg en guise de sac à dos. Peu de temps après Guillaume me rejoindra après avoir parachevé la démonstration. Ce qui nous vaudra les acclamations d’un public venu nombreux se divertir des péripéties des pilotes, tout au long de la journée sur l’obstacle. En sortant, nous assisterons malheureusement à l’évacuation d’un motard qui aura certainement lui aussi fait les frais de cette pente abrupte.

Arrivée à la seconde spéciale, nous nous élancerons et hormis la gène occasionnée par un motard parti devant, tout se passera assez correctement pour l’un et l’autre. Guillaume obtiendra un bon 4’51’’ (35^ème temps au final) et moi un honnorable 4’44’’ (22^ème temps au final).

Nous ralierons l’arrivée l’un et l’autre à 15h15, dans un bon état de fraicheur après plus de 160km de liaison et de spéciales. Le parcours était superbe, varié sans trop de passages dans les cailloux, et même si la poussière s’est un peu invitée à la fête c’est sans nul doute le 2^ème plus bel enduro de l’année derrière l’inconturnable infernale et son parcours sélectif.

Bravo et merci à tous les organisateurs et les bénévoles Normands, qui sacrifient beaucoup de leur temps pour nous tracer de tels parcours et qui doivent bien souvent surmonter de nombreuses difficultés admistratives pour nous organiser ces courses.

Les résultats : http://sd-1.archive-host.com/membres/up/158206115149828449/General_journee_par_categories.pdf

Bons chemins à tous et soyez discrets

Ulrich