Eu égard à la nature du tracé de l'enduro de Pierrefitte et la présence de nombreux composants externes, le moto club a préféré jouer la sécurité et interdire une fois de plus les caméras. Comme il s'agit de la bonne cause, à savoir de la survie de notre espèce et de la préservation de cet enduro, vous ne me verrez pas cette fois ci m'insurger contre les instances de l'épreuve et défendre nos droits à filmer ce sport que nous aimons tant...
Quand bien même j'aurais eu autorisation à filmer, vous n'auriez malheureusement pas vu grand chose, car à la fin de la SP1, mon sélecteur, certainement effrayé par ma vitesse supersonique dans la spéciale ou par le dernier franchissement juste à l'arrivée, a décidé de se faire la malle. J'ai ratissé les derniers mètres de la spéciale, sans succès !!!
Non seulement j'ai perdu mon sélecteur, mais en plus, la vis a cassé dans l'axe.
Il paraissait difficile de s'engager pour un 2nd tour avec pour seul rapport, la 2nde, bloqué à 45-50km/h et mon moteur n'aurait pas accepté le traitement très longtemps, de toutes façon. Face à l'évidence, J'ai du me résoudre à abandonner et à rallier le parc coureur de Pierrefitte, qui fort heureusement pour moi, n'était qu'à 10 minutes de la spéciale 1.
Pourtant au petit matin, tout se présentait plutôt bien !? Le circuit comportait 2 tracés L1/L2 et L3, afin de rendre cet enduro accessible même aux moins expérimentés d'entre nous. Parti en 4ème vague des L3 (donc dans les tout premiers) sur un bon rythme, j'ai très vite rattrapé et doublé les 3 dernières vagues de L2. Et cette fois je ne me suis pas perdu... mais j'ai quand même réussi à rater l'itinéraire L3 et c'est entre les L2 en perdition que j'ai du me frayer un chemin dans le single track en dévers, jonché de racines et de petites montées/descentes entre les arbres. Hormis cela, pas de difficultés insurmontables dans cette première partie qui nous menait au CH1. Ne m'étant pas rendu compte de mon erreur de tracé, lorsque j'arrive sur le CH1, à ma plus grande surprise, la "TEAM C", partie en même temps que moi, en L3 (composée de nombreux membres très actifs dans club et fêtards invétérés ;)) est déjà là. l'espace d'une instant je me suis demandé si je n'avais pas raté la 1ere SP au passage. Fort heureusement non et les temps sont très, très larges, puisque j'arrive quand même au CH1 avec 20 minutes d'avance sur le temps de pointage.
La seconde partie jusqu'au CH2, changement de relief et de décor, là, les chemins sont plus larges et les difficultés techniques inexistantes ou presque, si ce n'est des trous et des ornières par ci par là et le petit passage en roches glissant juste avant l'arrivée au CH2.
La troisième partie est sans conteste celle que j'aime le moins, puisque sur cette portion s'enchainent trous d'eau et ornières profondes, voir très profondes même, au point que le numéro 309 va m'appeler à son secours pour l'aider à sortir sa moto d'une ornière dans laquelle il était complètement bloqué et comme si ça ne suffisait pas, malgré mes conseils notre Barbichon va lui aussi s'engager dans la dite ornière et se bloquer de la même façon !!!
Après 2 sauvetages en boue profonde, je reviens à ma moto que j'avais mise sur la béquille, le temps d'aller aider tout ce petit monde et voilà que je la retrouve contre un arbre, la béquille cassée et la poignée droite beurrée de boues !? Comment on dit déjà, "aide ton prochain et dieu te le rendra" !?, ben c'était peut être pas là et encore moins sur cette course que le seigneur a décidé de me le rendre, alors ?!
Bref quelques minutes plus tard, ça y est nous y voilà, les choses sérieuses commencent !
Bon moi je commence déjà par changer de gants, parce qu'après avoir fait de la patouille dans la boue, ils sont bien glissants mes gants. Lionel est parti depuis une bonne vingtaine de secondes, je suis dans les startings blocks, le drapeau se lève... j'attends encore un peu histoire de laisser une bonne avance à Yoyo, je mets le moteur dans les tours, je tiens le frein avant, je mets l'embrayage au point d'accroche du moteur et je lache tout gaz en grand sur les 10 premiers mètres, ça chahute du cul puis très vite arrive le dévers et la descente en lacet. Premier et première erreur, ma moto cale !!!
$%@#, je relache l'embrayage mais le sol et glissant et elle ne redémarre pas, plus le temps de ré-essayer, le virage suivant et déjà là et mon moteur est calé, je le prends sur l'élan en vrac et sans frein moteur, j'ai perdu mes repères et surtout, je ne l'ai pas anticpé, trop occuper à essayer de démarrer ma moto au frein moteur. la descente continue et je refais une tentative de redémarrage mais ça glisse encore trop et comme un con le virage suivant est déjà là ! Une nouvelle fois je reprends le virage comme une merde, sans frein moteur et sans possibilité de ré-accélérer en sortie pour relever la moto ....
C'est la dernière ligne droite de la descente avant d'arriver dans le champ, je décide donc d'attraper le démarreur, mais coup de chance ma 3 ème tentative au frein moteur sera la bonne !!! Vous me direz : "mais pourquoi tu ne t'es pas servi du démarreur ?" eh ben, parce que j'étais en vrac et que le guidon était le seul truc qui me reliait vraiment à la moto dans cette descente qui s'apparentait plus à une dégringolade ou un rodéo, au vu de ma position sur la moto par moment. Donc pas question de décrocher ne serait ce qu'un doigt de ce fichu guidon !!!
Bref, ce premier champ s'enfile pas trop mal, même si ma vitesse est loin d'être ce que je pouvais faire de mieux, il m'a permis de me remettre un peu de mes émotions de la descente. j'avais prévu de sauter la riviere en serrant la berge sur la droite, mais voilà, l'organisation de la course a remis une banderole à cet endroit entre ma reco de la veille et le jour de la course, donc je change ma trace et vais chercher la rigole. A ce moment là, je me retourve déjà aux fesses de Yoyo, je me signale et Yoyo me fait signe de passer à gauche. Je serre dans les herbes sur sa gauche et je mets un coup de gaz, mais voilà, on est en descente et au moment de rattraper la trace je suis contraint d'attraper grave les freins, car mon coup de gaz m'a fait prendre trop de vitesse et c'est le moment que choisi ma roue arrière pour faire je ne sais pas quoi, m'obligeant à relacher le frein. Le problème c'est qu'en bas, la cassure est brutale, vraiment brutale. Lorsque j'arrive dedans, je ne peux même pas soulager ma roue avant, alors je serre fort la moto et ça passe !!!
Je vais encore commettre quelques erreurs, n'en mettant pas assez à certains endroits et en me positionnant mal à d'autres. Dans le derniers champs, je reviens sur 2 pilotes, m'obligeant à faire un extérieur sur le premier et recouper entre les 2 pour faire l'intérieur au second. Afin de rattraper un peu du temps perdu, je decide de prendre le mur de racine juste avant l'arrivé, plutot que la chicane à gauche.
A la sortie, impossible de voir les temps, car pas d'afficheur, alors je remonte sur ma moto, et là plus de sélecteur de vitesse ???
De retour au terrain de Pierrefitte et sur les conseils d'Anthony RENOULT, je vais quand même faire la SP2 qui se trouve collée au parc courreurs, après avoir mis ma moto sur le 3ème rapport. Je m'aligne donc au départ, je mets la moto dans les tours... je lache tout et ... bon ben c'est vrai qu'un départ en troisième, ça n'a pas la classe d'un départ en seconde, m'enfin quand le 450 commence à être dans les bons régimes ça envoie du bois. Mais voilà le temps que ça envoie du bois, il est déjà temps de freiner d'autant que l'herbe est haute et que l'on ne distingue pas l'entrée de l'ornière. Une fois calé dedans, il faut garder la vitesse, car sur le troisième rapport pas question de s'endormir sous peine de caler. et les virage s'enchainent et les relances ne sont pas exactement de la même force que d'habitude, je vais même caler dans le bas d'une descente avant l'arrivée sur la route. Heureuseument, ma moto ne fait pas de caprice et je perds tout au plus 1s dans la manoeuvre. quelques mètres plus loin me voilà presque au pieds de la bonne montée, la terre est dure et le virage à l'équert, donc pas question de prendre ça trop vite et je dois m'élancer dedans en sous régime, la moto tarde à prendre ses tours et lorsqu'elle y parvient, il faut couper pour amorcer le virage là haut. Seulement voilà, trop occupé à me concentrer sur la montée, j'en ai oublié que ça tournait à droite et je pars à gauche m'enfournant la tronche dans la banderole. Je remets gaz et fais faire 180° à la moto, mais là encore quelques secondes s'envolent, d'autant que je repars presqu'à l'arrêt en troisième et qu'il faut relancer le moteur, la suite ne sera qu'un long fleuve tranquille jusqu'à 3 derniers virages où je vais manquer de me faire surprendre par l'herbe rendue glissante par le crachin surement !?
Bilan, je signe le 1er temps de la SP1 en 7'22"904, soit 17 secondes d'avance sur le second et environ 30 secondes d'avance sur le gagnant de la journée.
Ensuite, je signe le 2nd temps de la SP2, malgré mes déboires mécaniques, en 4'14"911, de quoi nourrir quelques regrets de ne pas avoir pu finir ce bel enduro de PIERREFITTE, mais bon, c'est le jeu ma pauv'Lucette et l'essentiel c'est d'avoir participé ;)
Merci à tous les bénévoles qui ont contribué de près ou de loin à l'organisation de cette course et à notre photographe préféré (et ancien bon pilote d'enduro) , pour ses photos : Pascal K-LOOK ;)
Pensez à vous inscrire (ou vous ré-inscrire, pour ceux pour qui ça ne marche plus) à la news letter, en mettant votre adresse mail dans la case prévue à cet effet, dans la colonne de gauche.
Bons chemins à tous et à très bientôt !!!
Ci dessous, les resultats de complets de l'enduro de Pierrefitte 2014 :